Les rizières de Banaue, chez les Ifugaos

Les rizières de Banaue, chez les Ifugaos

Le week end dernier, nous avons eu trois jours de repos à suivre. Du coup, on a profité pour aller faire un tour dans la province de Bontoc où se trouve les mythiques rizières en terrasse des Philippines, construites par les Ifugaos. On vous raconte tout ça ici.

Comment s’y rendre ?

Pour aller visiter les rizières, il faut se rendre à Banaue. C’est autour de cette ville que l’on trouve la plus forte concentration de rizières classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour y aller, nous avons pris un bus de la compagnie Ohayami au départ de Sampaloc Terminal à 21h00 (495 PHP/ pers).

Après 9h00 de trajet, le bus nous a déposé en plein centre de Banaue. C’est à partir de là que l’on peut rayonner pour se rendre dans d’autres villages où se trouve les rizières.

JOUR 1 – BATAD & TAPPIA FALLS

Nous sommes partis à Batad le premier jour. Nous avons rencontré à Banaue un organisateur de tour (Marcial) qui nous a réservé les transport et guide pour deux jours. Banaue-Batad en van, Batad-Bangaan en marchant puis Bangaan-Banaue en van. Très mauvaise idée, on en reparlera plus tard !

Bref, ce premier jour, nous avons pris un van qui nous a emmené à Batad (40 mins). Enfin, au bout de la route puisqu’il faut marcher encore ½ heure pour arriver réellement au village. Nous avons commencé par poser nos affaires au Ramon’s Place dans lequel nous avions réservés avant de venir.

Après avoir bu un café, nous sommes partis avec notre guide à travers les rizières de Batad pour aller voir les Tappia Falls. La rando dure environ 2h00 aller-retour. Ça grimpe dur et il vaut mieux avoir le pied sûr pour déambuler entre les rizières, avec les pierres humides et parfois instables. En plus, ça monte et ça descend pas mal, ça fait un sacré dénivelé au final.

Les chutes en elles même ne sont pas super impressionnantes. Nous nous attendions à mieux. Par contre, la marche pour s’y rendre est superbe. On enchaîne vues époustouflantes et étonnement devant la précision et le travail fourni pour réussir à construire ces rizières. Entre l’excavation, le nivellement parfait et le système d’irrigation, le tout à la main, ça rend humble !

Après la rando, nous sommes retournés au Ramon’s Place. Cette pension est géniale ! Évidemment pas pour son confort (sommaire) mais pour son propriétaire. Ramon, qui doit avoir dans les 70 ans, rassemble tous ses invités vers 19h00 pour un bonfire. L’occasion pour tout le monde sympathiser et d’entendre les histoires que Ramon a à raconter sur ces rizières qu’il connaît par cœur.

JOUR 2 – DE BATAD A BANGAAN

Le deuxième jour a commencé par l’essai de tenue traditionnelles Ifugaos prêtées par Ramon’s. Originales mais il vaut mieux ne pas être trop pudique pour les hommes !

Ensuite, nous sommes repartis avec notre guide et un couple d’Israéliens en voyage de noce rencontrés la veille. Au programme, la marche entre Batad et Bangaan. Cette marche nous a pris trois heures tout pile. Pour le coup, on est vraiment loin de la civilisation. D’ailleurs, nous n’avons croisé personne pendant cette marche.

Et nous en avons pris plein la vue pendant les trois heures. Nous avons vu des rizières remplie d’eau, des rizières encore vertes attendant la récolte, des cascades, des paysages totalement vierges de traces de la présence de l’homme.

A la fin de cette marche, retour à Banaue où nous avions réservé pour la nuit au Sanafe Lodge. C’est un peu cher pour Banaue mais après deux bonnes rando, on l’avait bien mérité ! Du coup, après un bon goûter avec nos camarades israéliens et un bon diner au Sanafe, direction la chambre et dodo.

JOUR 3 – BANAUE

Fatigue et pluie diluvienne, tous les éléments étaient réunis pour une journée musée. Et ça tombe bien puisqu’il y en a deux à Banaue, le Cordillera Museum qui présente des sculptures Ifugaos et le Banaue Museum qui est plus diversifié.

Clairement, nous avons préféré le Cordillera Museum, prenez le temps de vous y arrêter. C’est rempli de sculpture dans des bois différents, avec des thèmes et des matériaux divers & variés. Nous y avons aussi vu des têtes coupées, symbole de pouvoir chez les Ifugaos, peuple de « chasseur de tête ». En gros, traditionnellement, le chasseur du village qui réussissait à accrocher le plus de têtes de guerriers de tribus rivales aux murs de sa maison était le plus respecté. La pratique n’a cessé vraiment que dans les années 70, sympa !

En plus, si vous vous retrouvez coincés à l’intérieur (comme nous), vous pouvez prendre le temps de lire les livres qui sont mis à dispositions. Il y en a un écrit par un certain Dr. Otley Beyer, anthropologue Germano- Américain, qui regroupe les photos et les informations tirées de son expérience aux Philippines ou il a vécu la première moitié du XXème siècle. Bref, un super musée.

L’autre musée est intéressant aussi mais moins fouillé. A choisir, prenez le musée de la Cordillera.

Et enfin, retour à la station de bus pour repartir direction Manille !

COUP DE CŒUR :

  • Ramon’s Place : C’est une pension à Batad tenue par un certain Ramon. Ramon est super accueillant & chaleureux et en plus il connaît parfaitement la région et pour cause, il y a passé tout sa vie. C’est un délice de l’entendre raconter comment on portait les femmes dont l’accouchement se passait difficilement dans des hamacs portés par deux hommes pour les emmener voir le médecin de Banaue. L’ambiance entre les invités étaient aussi super le soir où nous y étions. C’est là qu’il faut dormir à Batad !
  • La randonnée entre Batad et Bangaan : C’est une randonnée qui vaut le détour ! Le niveau est accessible même s’il y pas mal de dénivelés et qu’il vaut mieux avoir des bonnes chaussures qui ne dérapent pas.

Et les petites déceptions :

  • Le facilitateur à Banaue : Il nous a choppé en nous faisant croire qu’il nous emmenait à l’office du tourisme alors qu’il nous emmenait dans son bureau. Pour évidemment nous gruger sur les prix. Du coup, on est retourné le voir le lundi pour lui faire part de notre mécontentement et récupérer le surplus payé. Après 25 minutes d’explication musclées, on a réussi à récupérer notre argent. Ça s’est bien fini mais c’est vraiment dommage de devoir en arriver là… Bref, à retenir pour l’avenir, ne pas prendre de service groupé genre deux transports et guide pour deux jours mais négocier direct avec les guides et les transporteurs.

Au final, on aura passé un super weekend end et pris plein la vue avant de retourner au boulot. Ça fait du bien et on recommande fortement !

Découverte et ascension du volcan Taal

Découverte et ascension du volcan Taal

Le volcan Taal est un site assez exceptionnel situé à environ 2h00 au sud de Manille. Le volcan est entouré d’un lac lui-même situé dans un plus grand volcan. De plus, le cratère du volcan Taal est lui-même un lac. Du coup, superbe paysage et facilité d’accès font que le coin est un peu envahi et les contours du lac entourant le volcan sont bordés de resorts qui dénature le lieu. Heureusement, le volcan Taal et son lac ont été plutôt protégés de ces excès. Nous l’avons grimpé le weekend end dernier et voilà notre retour !

Comment s’y rendre:

Pour se rendre au volcan, il faut aller à Tagaytay. C’est facile de Manille comme de Quezon city à partir de Cubao par exemple. Il y a des bus toutes les 30 minutes. Le trajet coûte 76 PHP/pers (1,5€) et prends entre 2h30 et 5h00. Le temps dépend énormément du traffic à Manille, selon le jour et l’heure, c’est du simple au double.

En arrivant à Tagaytay, il suffit de prendre un tricycle qui vous emmènera au bord du lac. Les conducteurs demandent 300 PHP (6€), nous avons payé 250 PHP mais il doit y avoir moyen de négocier plus. Arriver sur les bords du lac, des locaux proposent leurs services pour vous emmener de l’autre côté du lac. Votre bankas (bateau traditionnel) vous dépose au pied du volcan puis attends votre retour pour repartir. Le prix du bateau est fixé par le gouvernement à 2000 PHP que vous soyez 1 où 7 (capacité max). Dans les faits, il est possible de négocier un meilleur prix. Nous avons payé 1300 PHP le nôtre. En haute saison, il faut essayer de trouver d’autres marcheurs pour partager les coûts. Arriver sur l’île, il faut payer le prix l’entrance fee qui est de 100 PHP/ pers.  Au total, pour deux, il faut compter environ 3000 PHP (60€) la journée.

La randonnée:

Nous avons de la chance avec le temps. Le Taal se trouve en altitude et il y fait souvent froid et humide d’après nos collègues philippins. Nous avons juste eu froid ! En fait, il faut prévoir de quoi se couvrir au cas où.

A l’entrée du sentier de randonnée, on peut louer un cheval/poney et faire l’ascension sur son dos (500 PHP- 10€). C’est intéressant pour les personnes qui ne se sentent pas de grimper les 5kms qui sépare la base du sommet mais ça empêche aussi de choisir son rythme sachant que les guides donnent le pas au cheval et font en sorte qu’il aille assez vite. Bref, nous avons préféré marcher. Il faut une bonne heure pour arriver en haut du volcan et une petite pour en redescendre.

Entre les deux, une multitude de points de vue plus époustouflants les uns que les autres. Le lac est superbe, avec des eaux bleues transparentes. Le sommet est le point d’orgue de la marche avec la vue sur le lac à l’intérieur du volcan Taal, le lac autour du volcan Taal ainsi que les îles qui s’y baignent. Le randonneur profite aussi de ces paysages pendant les deux heures de marche. Il faut faire attention au sol dans les chemins creux. On voit facilement les traces des différentes éruptions et les couches successives qu’elles ont déposée dans le sol. On croise de temps en temps des locaux qui transportent du bois ou du fourrage à dos de poney. Pour vous faire une idée des paysages, vous pouvez cliquez ici !

Au final, cette randonnée est vraiment super et n’est pas trop exigeante physiquement. Les paysages valent largement le détour et on conseille à ceux qui en auront l’opportunité de s’y rendre !

Photo & Video volcan Taal

Photo & Video volcan Taal

Video de la montée du volcan Taal

Les photos du Taal lake, le lac, dans un volcan, dans un lac, dans un volcan! La randonnée, très accessible, se passe sur le volcan Taal qui est au milieu du premier lac. Et cette marche offre de superbe point de vu à mesure que l’on monte vers le sommet, juger plutôt ci-dessous.

A la découverte des Tuay Falls

A la découverte des Tuay Falls

Ce week-end, nous sommes allés faire un tour au Tuay falls, dans les montagnes les plus proches de Manille. Au programme, chutes d’eau, traversées de rivières, randonnée et rencontre de la faune locale !

Le transport:

Il faut environ 1h00 à partir de Quezon pour se rendre au point de départ de cette randonnée. Nous avons pris un Jeepney au départ de Litex Station (Quezon city) en direction de Montalban Station qui est le terminus de la ligne.  A partir de là, il faut prendre un “tricycle” pour se rendre au pied du mont pour débuter la randonnée.  Le tout coûte 60PHP par personne à deux, 20php pour le Jeepney et 80php pour le tricycle à diviser par deux.

Le tricycle vous déposera devant le bureau des guides (Barangay Wawa) qui proposent leurs services pour accompagner les randonneurs jusqu’au sommet. Nous avons recontacté Lester, le guide qui nous avait accompagné pour l’ascension du Mont Pamitinan (lire l’article ici). Cette fois-ci, nous étions un groupe de 7 : deux vietnamiens, une malaisienne, une mongole et trois français.

Nous sommes arrivés à Wawa à 10h15. Le guide nous a prévenu qu’il était un peu tard pour commencer la randonnée mais c’était quand même faisable. Du coup, départ à 10h30 pour 8h00 de rando en longeant la rivière Marikina pour remonter jusqu’au Tuay Falls, notre objectif. En règle générale, il vaut mieux commencer ses randos le plus tôt possible. D’abord, parce qu’il pleut plus souvent dans l’après-midi ce qui peut rendre la progression plus difficile sur des chemins rendus glissants. Ensuite, parce que le soleil se couche tôt et que la progression devient plus difficile à partir de 18h00 et qu’il fait complètement nuit vers 18h30. Tout ça pour dire que ça aurait été bien mieux de commencer 1h30 plus tôt cette randonnée.

Après s’être mis en route, le premier point remarquable du parcours est le Wawa Dam. C’est un barrage désaffecté qui sert maintenant de piscine géante entouré par des montagnes. On peut y louer un cottage en « native style » (en bambou) pour la journée, profiter de la vue et de la baignade. Juste après le barrage, nous avons pris une Banka pour traverser une première fois la rivière. Il vaut mieux ne pas avoir peur de l’eau. On s’est entassés à 10 sur une embarcation avec la ligne de flottaison qui arrivait à une quinzaine de centimètres du rebord du bateau. Apparemment, ça n’a ému ni le guide ni le propriétaire de la pirogue. La traversée coûte 10 PHP/ pers et prend à peine deux minutes.

Arrivée de l’autre côté, il est possible de partir directement pour les Tuay Falls ou de faire un détour par d’autres chutes qui se trouve à 15 minutes de marche. Notre guide nous a fait faire le détour…

Le coin doit être sympa aussi pour camper, nous sommes passé entre des hamacs et des tentes pour nous rendre à ces chutes. Au final, nous aurions pu éviter ce détour mais ça fait un coin sympa de plus à connaître pour aller passer la journée à proximité de Manille.

A partir de là, nous avons commencé à remonter la rivière. Pour aller jusqu’au Tuay Falls, il faut suivre un chemin plus ou moins tracé, qui alterne entre jungle, traversée de rivière à guet et marche entre les rochers. Aux Philippines, Jungle + Rivière = moustiques, agressifs et nombreux, impossible d’y échapper. Il est conseillé de porter des manches longues (T-Shirt/ Pantalon), ce qui n’est pas évident pour marcher sous un soleil de plomb par 35C°. Il y a une belle alternance de paysage au long de la randonnée. En même temps, c’est vrai qu’avec 3h30 de marche entre le point de départ et l’arrivée, il y a le temps. On oscille donc entre montagne, jungle luxuriante et belles cascades ou rapides. La jungle est assez impressionnante, avec une densité et une variété de végétations que l’on ne rencontre pas en Europe. Les sous-bois sont couverts de plantes et les arbres sont collés les uns aux autres.

Au fur et à mesure du parcours et la fatigue aidant, les traversées de rivières peuvent se révéler périlleuses !  Entre le courant puissant et un fond inégal de cailloux et rochers, certains passages sont physiques et il faut s’entraider pour atteindre l’autre rive. De même, certaines parties dans la jungle sont pentues et/ou glissantes ce qui complique la marche. En clair, il vaut mieux avoir une certaine forme avant de s’attaquer à cette rando qui, sans être insurmontable, est exigeante !!

Les chutes en elles-mêmes font 40 mètres de haut et environ 4 mètres de larges. Elles ne sont accessibles que par les 12 Km de marche, autant dire qu’il n’y a pas foule. Elles sont préservées et donnent l’impression d’être paumée au milieu de nulle part. En plus, elles permettent la baignade dans une eau rafraîchissante. Du coup, on regrette un peu d’être parti trop tard et de n’avoir passé qu’une demi-heure à profiter des chutes.

Au bilan, 25 Km de marche, un paquet de piqûres de moustique, des jambes douloureuses et pleins de belles images à garder en tête ! Si vous êtes à Manille et que vous avez une journée à tuer, c’est une super sortie (si vous avez la motivation).

 

Adeline

 

« Une première pour moi ! Une randonnée de 8h…J’aurais sûrement dit NON si on m’avait indiqué la durée exacte de la rando. Mais au final, je suis vraiment contente d’avoir pu découvrir ces paysages, la jungle et ces fameuses chutes Tuay. Fière d’avoir été dans la peau d’une aventurière le temps d’une journée ! Être nombreux lors de ce parcours a été une aide psychologique pour ne pas lâcher. Ce qui m’étonne vraiment ce sont les quelques philippins rencontrés sur le parcours, ils vivent coupés de tout, à parfois 3h de marche de toute zone urbanisée ! Étonnant & remarquable à la fois. Par contre le point négatif de cette journée sont les 25 piqûres de moustiques découvertes le soir même… Ils sont féroces ici ! Pour conclure une superbe journée en bonne compagnie avec de nouveaux paysages plein la tête. »