Se déplacer à Manille: L’inimitable tricycle

Se déplacer à Manille: L’inimitable tricycle

Pour continuer la série sur les moyens de transport existant à Manille, voici un petit article sur les tricycles. Le tricycle est comme son nom l’indique une moto à trois roues. Plus exactement, le tricycle est un side-car fait maison où dont la fabrication et l’entretien sont artisanaux.

Le mode de fonctionnement :

Rien n’est plus simple et il ressemble à celui du taxi. On attire l’attention du conducteur, on lui indique la destination et c’est parti. Le prix est fonction de la distance et du nombre de passagers. A Quezon, où nous vivons, pour un trajet court, le prix sera de 18 pesos pour deux, 27 pesos pour trois etc… C’est un peu différent en zone extra-urbaine où le tricycle peut aussi servir pour des trajets longs, auxquels cas il sera plus cher.

 

Les tricycles à Manille sont dévolus aux trajets courts, pas plus de dix minutes s’il n’y a pas de bouchons. Chaque conducteur à une licence qui le rattache à un barangay (plus petite unité administrative) et doit prendre ses clients dans ce Barangay. Le Barangay est écrit devant et derrière avec un numéro associé. De plus, toute les Tricycle rattachée à un même Barangay sont de la même couleur, à Fairview Barangay, c’est jaune!

La machine :

En général, la moto qui tire l’attelage est une 125cc même si la cylindrée peut grimper jusqu’à 250cc. On peut y monter à… ça dépend des standards de chacun en termes de confort. Il n’est pas rare de croiser un tricycle qui sert de bus à des collégiens/lycéens pour se rendre à leurs cours. Ils montent en grappe sur le tricycle et peuvent ainsi se déplacer à sept. Il y en a trois dans le side-car, deux derrière le chauffeur, un sur la roue du side-car et un sur le pare-chocs arrière. Effectivement, ça fait beaucoup et les pauvres 125cc souffrent au moment d’attaquer une côte. Le plus souvent cependant, on ne monte pas à plus de quatre dans un tricycle. C’est un moyen de se déplacer super sympa en tout cas.

Comme les Jeepneys, les tricycles portent les traces des bricolages successifs nécessaires à leur fonctionnement. Les durites sont rafistolées, la roue du side-car prend parfois un angle excessif qui donne l’impression qu’elle peut plier à tout moment, les lumières sont utiles pour être vu mais assez peu pour voir.  La plupart des chauffeurs pilotent en tongs ce qui n’est pas pour renforcer l’impression générale de sécurité…

Pour la petite anecdote, il m’est arrivé de voir mon chauffeur se signer après que l’on est manqué de se faire écraser par un bus sur Commonwealth Avenue. Ça fait drôle !

Bref, en tricycle comme en Jeepney, mieux vaut éviter d’être trop regardant sur la sécurité et le confort et se concentrer sur tout ce qui fait le charme de ces engins/

Se déplacer à Manille : L’emblématique Jeepney

Se déplacer à Manille : L’emblématique Jeepney

Il existe plusieurs moyens de se déplacer à Manille. Le jeepney est sans doute le plus important et le plus populaire.  Avec cet article, nous essayons de proposer un petits récapitulatif pour présenter ce moyen de transport.

En arrivant à Manille, on est frappé du nombre de Jeepneys qui circulent. Les jeepneys sont dérivés des jeeps que les américains ont apporté dans leurs bagages pendant la seconde guerre mondiale. Vu d’aujourd’hui, cette histoire ressemble plus à une légende urbaine car il est vraiment difficile d’identifier une trace du véhicule d’origine dans les jeepneys qui circulent. Toujours est-il que c’est le moyen de locomotion le plus répandu et le plus utilisé par les philippins. Les Jeepneys fonctionnent sur un système un peu hybride. Ils assurent un service public mais les Jeepneys en eux-mêmes appartiennent à leurs propriétaires qui doivent payer une licence pour avoir le droit de les conduire. En fait, c’est à mi-chemin entre le bus et le taxi chez nous.

Il est peu cher, un trajet de moins d’une heure coûte en général 7PHP. Les usagers sont invités à s’entasser à l’arrière du véhicule, parfois à la limite du supportable mais en général, on reste dans les limites de la simple convivialité.

Infos pratiques :

  • Pour connaître la direction, il faut se fier au panneau qui sont posés derrière le pare-brise avant. Ceux-ci n’indiquent que le terminus, pour en savoir plus sur le trajet avant de monter dans le Jeepney, il faut se reporter au nombreux « aiguilleurs » qui indique où va quel Jeepney.
  • Il n’y a pas d’horaires pour les Jeepneys. Ce n’est pas un problème à Manille où ils circulent en très grand nombre. Par contre, ça peut le devenir quand on sort de la capitale pour aller dans les zones pas ou peu urbanisées. D’autant que les conducteurs attendent dans certains cas que le Jeepney soit plein pour démarrer ce qui peut prendre du temps.
  • Pour le paiement, il faut tout simplement attirer l’attention de son voisin en lui disant « Bayad po » (mon paiement) et en lui tendant le paiement en question. A son tour, il va faire passer le paiement vers le chauffeur. Après quoi la monnaie fera le même trajet dans le sens inverse. C’est original, plutôt sympa et efficace !
  • Evidemment, il n’y a aucun plan ni arrêt fixe mis à part le terminus. Du coup, si on veut s’arrêter avant, il faut demander au chauffeur ou à son voisin s’il peut nous indiquer le moment où descendre. Quand on commence à connaître les directions, il devient assez facile d’utiliser le Jeep, en attendant, il faut s’en remettre à la bonne volonté de ces co-voyageurs.
  • Pour demander l’arrêt, il faut soit dire « para po » (Arrêtez-vous SVP) au chauffeur, soit frapper le plafond du Jeepney, soit tirer sur une corde qui se trouve au plafond et qui alertera le chauffeur. N’importe quel voyageur peut demander à s’arrêter à n’importe quel moment.

Le règne de la bricole :

Comme je le disais plus haut, les Jeepneys n’ont plus grand-chose d’origine et si on y prête un peu attention, il est facile de voir qu’ils roulent encore grâce à une succession de rafistolage. Par exemple, les pédales remontent en général à l’aide de tendeurs (type bagages à vélo). Forcément, la première fois que l’on regarde, ça fait bizarre. On se rend aussi compte en roulant de nuit que la puissance des phares baisse avec le régime moteur. Ainsi, comme sur une bonne vieille 103 Peugeot, quand le chauffeur s’arrête et n’accélère plus, les phares sont pratiquement éteints. Vous constaterez aussi que le moteur ne doit pas être très étanche. Une fois sur deux, quand le Jeepney s’arrête à une station essence, c’est pour refaire le plein d’eau…

Et encore, c’est sans parler des peintures et décorations. Là aussi, les propriétaires de Jeepneys font preuve d’inventivité pour décorer leurs engins, avec plus ou moins de réussite. A noter que tout Jeepney qui se respecte porte la mention « God save us » ou « Jesus save us » à l’extérieur ou à l’intérieur de la carlingue.

Bref, ces véhicules sont vraiment géniaux et il faut les apprécier pour leur charme à défaut de les apprécier pour le confort et la sécurité qu’ils offrent !